De mes rencontres, lectures et séjours artistiques je souhaite extraire la quintessence des lieux et des mémoires. Sans vouloir être exhaustif, je souhaite répertorier et réinterpréter la substance légendaire du monde marin côtier.
Mon interrogation porte sur la cohabitation permanente entre l’homme technologique et l’élément marin. Cette cohabitation est basée soit sur la soumission cultuelle ou sur des stratégies techniques.
La pierre angulaire de ma recherche artistique est donc l’homme à travers ses réalisations maritimes. Phares en mer, fortins, sémaphores, quais ou navires en tout genre, représentent de fragiles conquêtes face à la nature crainte et fantasmée. Les réalisations les plus audacieuses restent de fragiles ouvrages face à la puissance des éléments naturels, et lorsque leur importance utilitaire diminue, se pose alors la question de l’entretien de la conservation et de leurs reconversions.
Pour alimenter ce travail artistique, j’utilise les techniques de collectage acquises durant mes études en ethnologie maritime. Chaque livre, chaque rencontre, chaque observation engendre une représentation mentale que j’essaye de retraduire par une création graphique.
La simplicité du langage et la couleur sont des moyens non négligeables d’une captation de l’attention. Je pense que par le biais d’une représentation figurative je peux créer un langage iconographique et toucher un large public. Mon travail revendique une parenté évidente avec le monde de l’illustration, la bande dessinée et du dessin de presse tout en conservant ses liens avec l’histoire populaire.
Jusqu’aujourd’hui, mon travail s’est rarement déroulé en extérieur. Les récents contacts établis avec mon public laissent apparaître des nouvelles initiatives et des engagements de groupe pour restaurer ou entretenir des sites remarquables. Je souhaite donc entreprendre une série de séjours in situ en association avec les acteurs locaux pour être au plus près de cette problématique.
Je souhaite appliquer le même schéma de travail à d’autres sites remarquables et, à plus long terme, je pense à la publication d’un ouvrage retraçant cette série de résidences artistiques.
À beaucoup d’égard, ce qui se passe actuellement sur l’île du Pilier peut être considéré comme un laboratoire d’idée pour la sauvegarde non seulement des monuments patrimoniaux mais aussi, la sauvegarde et l’utilisation partagée des milieux naturels. C’est donc par cette île Vendéenne que commence ma quête et dans un premier temps je délimite mon terrain entre la baie de Bourgneuf et l’anse de l’Aiguillon.
Ce terrain est composé de tous les types de franges côtières et de toutes sortes de constructions humaines. Au sein de ce terrain je bénéficie aussi des amitiés et des appuis nécessaires à ce travail. Une première exposition est déjà prévue à Saint Gilles Croix de Vie pour juillet et août 2010 à l’espace Marcel Baudouin.
Disponible dans la boutique :
Ephémérides Atlantiques, de la baie de Bourgneuf à l’anse d’Aiguillon. 60 illustrations et textes de Râmine publiés avec le soutien de la mairie de Saint Gilles Croix de Vie. 64 pages.
Courant mai 2010 j’ai pu embarquer à bord d’un chalutier de Saint Gilles Croix de Vie pour aller traquer la sardine au large de l’île d’Yeu.
Ce jour la j’ai assisté à une pêche en binôme. Deux chalutiers parcourent une zone préalablement choisie afin de mieux détecter les bancs de sardine. Après la mise à l’eau du chalut, les deux bateaux tractent celui-ci jusqu’à son remplissage. Le chalut est alors relevé et vidé dans l’une des deux embarcations. À bord on trie et l’on met en caisse les premières sardines de saison. « c’est pas encore les sardines pour la conserverie…Elles sont trop grosses…c’est pour la grillade.. ». La pêche des petites sardines spécialement pour les boîtes se fait en fin de la saison estivale. Bien évidemment votre serviteur a croché dedans pour remplir des caisses et séparer des Sprats des Sardines. Je n’ai même pas le mal de mer avec le mélange d’odeur du gasoil et de sardine. C’est là que le patron s’est écrié « …c’est pas un touris fénéant suila… ».
Après quelques traits de chaluts, on a pris la route du retour en doublant la pointe de Corbeaux et la pointe de la Grosse -Terre. Après un dernier tri et la mise en caisse polystyrène, le fruit du travail est vendu à la criée de St Gilles et partagé entre les deux équipages.
Merci aux équipages des chalutiers, Bozo et P’tit loup pour leur aimable accueil.